« Les hommes
font leur histoire, quelque tournure qu'elle prenne, en poursuivant chacun
leurs fins propres, consciemment voulues, et ce sont précisément les résultats
de ces nombreuses volontés agissant dans des sens différents et de leurs
répercussions variées sur le monde extérieur qui constituent l'histoire. Il
s'agit aussi, par conséquent, de ce que veulent les nombreux individus pris
isolément. »
-Friedrich Engels, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande,
1888.
Comme l’a écrit Pierre Bottero dans l’un de ses
romans, « la réalité a souvent deux
visages ». D’un mal sort parfois un bien. Pour de bonnes et de
mauvaises raisons, les dernières attaques terroristes à Bruxelles pourraient, au Royaume-Uni, faire pencher la balance en faveur du Brexit. Le référendum est
prévu pour juin. Selon le F.M.I, une sortie du Royaume-Uni pourrait accélérer la désorganisation économique de la Grèce. L’Empire Euroatlantique se
retrouverait alors avec une sécession politique au Nord et un risque imminent
d’une sortie de l’euro-zone au Sud.
Qui vivra verra.
Aux U.S.A, les perspectives sont pour le moins
sombres. Aristide Renou, dans une comparaison Ronald Reagan / Donald Trump tournant à la faveur du premier, nous livre une leçon de sagesse politique. L’élection
d’un guignol vulgaire, qui n’exclut pas la menace atomique dans les négations diplomatiques au sein même de l’Empire, serait une calamité. Quant à Hillary
Clinton, eh bien, disons que sur notre échiquier politique, elle serait, en
termes de probité morale et de positionnement, quelque part entre M. Valls et
Marine Le Pen… ("[Après] son élection au poste de sénatrice, Hillary Clinton entreprend de gommer son image de libérale [au sens américain] invétérée pour se repositionner au centre. Après avoir activement soutenu les opérations militaires en Afghanistan et la guerre d'Irak, elle s'exprime également sur des thèmes comme l’IVG, qu'elle souhaite maintenant pouvoir restreindre, la peine de mort qu'elle a toujours soutenue ou l’immigration clandestine. » […] Le 12 octobre 2009, elle déclare, au cours d'une interview, qu'elle ne se présentera plus à la présidence des États-Unis".)
A l'Université Paris 10 (Nanterre), le mouvement étudiant contre la "loi Travail" se lance dans la reconquête graphique de l'espace urbain...
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Ici et là, on commence à avouer que les politiques monétaires des Banques centrales, et notamment de la BCE, mènent droit au désastre. Les mêmes qui ont facilité le surendettement volontaire des Etats
par l’expansionnisme monétaire admettent maintenant, histoire de pouvoir passer demain pour des visionnaires, que, tout bien réfléchi, faire tourner la planche
à billets ne produit pas les résultats attendus en termes de croissance
économique et d’emploi…
Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir été
prévenu : « Loin d’aider
l’économie, les taux négatifs peuvent en revanche constituer une menace
majeure. Sur un marché sain, le prix d’un actif financier doit refléter son
risque. Avec des taux artificiellement bas, les prix des actifs ne reflètent
plus leur risque réel, ce qui peut contribuer au gonflement de bulles
spéculatives.
Par
ailleurs, en maintenant durablement des taux bas, la BCE met les gouvernements
et les entreprises dans une situation de dépendance. Les États ne sont pas
incités à réduire leur endettement, tandis que les entreprises s’accoutument à
des taux qui ne reflètent pas leur risque réel. À terme, le système financier
peut être fragilisé dans son ensemble. » (Guillaume
Vuillemey, L’économie manque de demande, pas de liquidités, 5 avril 2016).
La prochaine apocalypse financière marquera-t-elle
une prise de conscience des dégâts de l’euro-keynésianisme ? Il est permis, hélas, d’en douter.
En France, malgré l’éternisation de l’état
d’urgence, les dégâts constitutionnels ont été limités. La déchéance de
nationalité n’aura pas lieu. Inutile en termes de sécurité, symboliquement
pernicieuse, son retrait ne marque hélas pas un regain de lucidité de la part
de l’exécutif, mais signale au contraire la confusion croissante des
solfériniens. Après des semaines de vains débats surmédiatisés, ce dénouement
semble marquer une lassitude morale qui n’annonce rien de bon pour le Président
de la République, à qui le Premier Ministre, plus servile que jamais, ne voit « pas d’alternative possible ».
Entre ça et la contestation de rue de la « loi Travail », on sent
s’installer une atmosphère de fin de règne du côté de l’Élysée… A tel point que
le Parti socialiste pourrait organiser des primaires, et donc, éventuellement, désigner un
candidat alternatif au président sortant. Une première dans l’histoire de la 5ème
République, dont on voit cependant mal comment elle épargnerait à la gauche socialiste un 21 avril bis…
Plus grave, dans le département du Haut-Rhin, le flicage des pauvres s’accroît. Non content d’infliger aux chômeurs le sévice
public Pôle Emploi, on veut conditionner le versement du RSA à 7h de bénévolat
semaine. C’est qu’il s’agit de les réinsérer dans la vie sociale, ces salauds-de pauvres
fainéants. Lutte des classes quand tu nous tiens…
La démagogie électorale des conservateurs en vaut
d’autres.
Et pendant ce temps-là, la Bête affûtait ses griffes…
Ma foi, une vision synthétique qui a le mérite de la cohérence ! Je ne suis pas d’accord sur tout, loin de là… Sur le plan économique, je n’ai pas les compétences pour juger, mais vous semblez bien informé. Sur le Brexit, je suis convaincu que la politique du pire (hâter le chaos pour faire émerger un ordre meilleur) n’est pas la bonne. Historiquement ça a toujours conduit à des désastres. Et François Bayrou a twitté sur ce sujet : « Si le peuple britannique dit non, il s’en mordra les doigts. » Sur Donald Trump, je vous avoue que ma religion n’est pas faite, et j’ai beaucoup de difficulté à appréhender ce phénomène. Vous avez tort, à mon avis, de prendre pour argent comptant ses déclarations outrancières. Trump dit ce qu’il faut pour être élu, il est démagogue, mais sur le fond il est beaucoup plus modéré que son rival Ted Cruz. C’est un businessman new-yorkais, pragmatique et expert en communication, ce n’est pas un idéologue ni un dément. Et surtout il représente quelque-chose de très profond, la volonté des petits blancs américains de reprendre leur destin en main. Il y a de l’humanité dans ses outrances, dans ses revirements, plus d’humanité que dans le discours stéréotypé d’Hillary Cinton, pur produit de la caste oligarchique que, je crois, vous ne portez pas dans votre cœur. Cela dit, je peux me tromper ! En revanche, je vous rejoins complètement sur la situation française dont vous avez parfaitement saisi l’ambiance délétère. « Fin de règne », on ne saurait mieux dire, et ces situations sont toujours très instables et propices à tous les débordements. Je remarque que le phénomène « Nuit debout » ne vous a pas interpellé, mais comme le souligne le tag de Nanterre, la situation est lourde d’événements…
RépondreSupprimer(Et pour la primaire à gauche, loin de permettre la désignation d’un « candidat alternatif », elle n’est au contraire qu’une hypocrite et basse manœuvre de verrouillage de plus (avec la limitation du temps de parole des petits candidats), puisqu’ un seul candidat socialiste (sous-entendu Hollande) aurait le droit de s’y présenter. Le but est d’éliminer les candidats écolos et d’extrême-gauche qui, l’ayant parfaitement compris, ont d’ores-et-déjà annoncé leurs réserves quant à cette mascarade…)
@Laconique : "Il y a de l'humanité dans ces outrances", à propos de Donald Trump... Hum hum. Pour ma part je vois plus d'humanité dans l’œil d'un pigeon que dans ceux de cette marionnette grossière et vulgaire qui n'hésitera pas à nous conduire gaiement sur la voie de la Troisième Guerre mondiale. Mais apparemment nous n'avons pas la même définition du mot "humanité"...
RépondreSupprimer@ Razorbak : Personnellement je suis de plus en plus pessimiste concernant l'évolution des situations politiques et diplomatiques.J'ai l'impression que les discours politiques européens sont de plus en plus épurés, médiocres, sans vision. Vous pensez sincèrement que si l'Europe se disloque il va en émergez quelquechose de bon pour la suite? Bon pourquoi pas après tout, mais je pense que cela reste du domaine de l'utopique pour l'instant. Je vois mal comment nous pourrions en arriver là? Il me semble qu'au contraire le terrorisme va aider l'Europe à se replier sur elle même comme une huître, et à aller chercher encore plus dans son pseudo allié américain (qui, ironie de l'histoire, je suis persuadée, porte le véritable commanditaire des attentats terroristes. Personnellement je les entends d'ici à la CIA : "Il faut que quelquechose se passe en Europe, un truc terrible..." Histoire de mettre leur plan "diabolique" à exécution). Je dois reconnaître qu'ils sont devenu vraiment fort en "apprentis sorcier" sur les esprits faibles et malléable. Mais passons... ) donc je disais, à allez chercher encore plus dans son pseudo allié le réconfort et sa petite sécurité matérielle ; ce qui est bien le seul plan politique que cette chère veille dame soumise à son mari odieux à à nous proposer : du pouvoir d'achat et de la croissance. Et vu la tête de ceux qui tiennent l'Europe, c'est pas demain la veille que ces braves gens vont renoncer à leur luxure. Et ce n'est pas sans raison qu'ils passent bien sous silence toutes les exactions américaines de par le monde. Le mot d'ordre c'est bien aussi : "Nous fermons les yeux sur les fachos tant qu'ils nous assurent notre sécurité dans notre paradis consumériste".
RépondreSupprimerLeur loi travail n'est qu'une vaste blague. Je trouve ces discussions tellement pathétique d'hypocrisie que j'ai définitivement décidé de ne même plus y porter attention. L'autre jour je me suis retrouvé bloqué à l'aéroport en Moldavie. Bon je me suis mise à discuter avec des Moldaves en russe puisque nous avions 5H à perdre ensemble. Bien ils viennent tous bosser en France, dans le bâtiment, la maçonnerie... Etc.. Un de mes amis (Ivorien) bosse sur les chantiers aussi, il me dit, il ne bosse qu'avec des Portugais. Moi je travail comme serveuse l'été, je peux t'affirmer qu'à Paris toutes les cuisines françaises sont remplies de Pakistanais. Donc qu'ils arrêtent de se foutre de nous en nous disant qu'en assouplissant telle ou telle loi il va y avoir plus de travail et de "croissance" pour les Français par ce que c'est faux. A cette heure ci le marché du travail s'organise au niveau mondial, les capitaux circulent mondialement, les produits financiers, la main d'oeuvre, les entreprises... Et ils voudraient sérieusement nous faire que avec leur petite politique nationale ils peuvent changer quoi que ca soit à ce phénomène?
Et oui en effet porter le soupçon perpétuel sur les pauvres au RSA (ces charognes qui nous pompent, alors que nous, brave gens, nous nous échinons au travail, non mais faut pas déconner) c'est une manière de consolider les classes "moyennes" et de diviser les français en plusieurs catégories. D'ailleurs c'est aussi le mot d'ordre en ce moment : les arabes en prennent plein la gueule (c'est tous limite des fanatiques islamiques prêts à se faire péter dans le métro) ; eux même tombent dans le piège du communautarisme et s'époumonent pour nombre d'entre eux à pointer du doigt le complot sioniste qui fouterai le monde en l'air ; les français "catho" bourgeois se font les porte paroles de Frinkelkraut -comment un homme d'une aussi médiocre intelligence se fait élire à l'Académie française et s'invite sur tous les plateaux télévisé pour répandre ces théories dignent d'un pilier de comptoir du PMU du village... reste un mystère- qui nous affirme que les musulmans ne pourront jamais s'intégrer en France ; et les voilà dans nombre de repas entrain de s'indigner sur toutes les barbaries du Proche et du Moyen Orient, à ce qu'on est bien entre gens civilisés, qui nous ; n'égorgions qu'avec guillotine (qu'ils en prennent de la graine)... Bref et les bobos bohêmes comme toujours ; ils font le pied de grue dans la rue. Et voilà.
RépondreSupprimerEt plus le temps passe plus je trouve que les discours et les idées s'abrutissent. Tous l'amphi me regardait de travers si simplement j'osai dire que les attentats terroristes s'ancrent dans un contexte géopolitique. Mais non, je n'ai rien compris : c'est notre LIBERTE qu'ils ne supportent pas, notre MUSIQUE, notre CULTURE. Oui et voilà la présentatrice qui nous fait un discours au bord des larmes pour nous dire : 'J'écouterai toujours de la musique. Oui, c'est ma liberté, ils ne vainquerons pas. J'irai toujours m'asseoir en terrasse, dans mon café parisien." Et tous le monde applaudit.
Et voilà le sentiment de vivre au milieu d'une vaste farce.
Alors ouais, pendant ce temps là, la bête affûte ses griffes.