samedi 29 février 2020
Penser la sexualité avec Gayle Rubin
Née en 1949, Gayle Rubin est une anthropologue américaine. Elle a consacré sa carrière académique à l’étude des normes de genre (les normes qui définissent la « féminité » et la « masculinité » d’une société donnée, ainsi que l’ensemble des valeurs, des pratiques et des interdits qui s’y rapportent) et des communautés sexuelles non-conventionnelles (homosexuels, adeptes des pratiques BDSM, etc.). Elle a particulièrement cherché à comprendre pourquoi et comment les sociétés humaines produisaient des hiérarchies morales (et souvent des discriminations légales) entre les sexualités et les identités sexuelles.
Rubin est également une militante féministe, et plusieurs de ses textes politiques mobilisent ses recherches pour appuyer une critique des rapports hommes/femmes dans les sociétés contemporaines.
Dans « La lutte contre la pornographie » (publié en 1993), Rubin s’attaque à des auteurs féministes comme Andrea Dworkin [R1], qui tiennent la pornographie pour une cause éminente des violences et du sexisme envers les femmes, et qui réclament publiquement sa censure politique.
Les principaux reproches avancés par l’argumentation de Rubin sont les suivants :
-Une suggestion d’hypocrisie : la pornographie est officiellement attaquée pour sa « violence », alors que la plupart des autres média, qui représentent des événements bien plus violents, ne le sont pas.
-Le dogmatisme et la confusion conceptuelle des féministes anti-porno, souvent incapables de simplement définir ce qu’est la pornographie.
-La focalisation abusive des détracteurs du porno sur le porno BDSM (statistiquement peu important), et l’incompréhension de la dimension symbolique et codifiée des pratiques qui y sont liées, produites par des préjugés et une présomption arrogante de mieux présumer du consentement des intéressé(e)s qu’ils ne peuvent le faire eux-mêmes.
-L’invention de prétendues études scientifiques établissant un lien entre pornographie et violence (sexiste), et l’oubli des recherches en sciences sociales sur les véritables facteurs à l’origine des inégalités historiques entre les sexes.
-L'aveuglement sur les conséquences sociales et pénales de la dénonciation du porno pour les femmes (et les hommes) qui travaillent dans la cinématographie pornographique et l’industrie du sexe, renforçant des atteintes claires aux libertés individuelles.
Bien que Rubin elle-même ne soit pas une féministe libérale (comme McElroy par exemple) et se revendique de la gauche, sa critique théorique et politique du féminisme puritain (ou « anti-sexe ») rejoint dans une bonne mesure les positions des libéraux en la matière. Il emporte de le souligner, dans la mesure où la menace que les « progressistes » et leur idéologie erronée font peser sur les libertés individuelles fondamentales n’a hélas pas disparu à la fin des années 1990, bien au contraire.
En effet, on aurait tort de croire que ces polémiques contre la pornographie ou la prostitution ne concernent que les Etats-Unis. En 2014, le Royaume-Uni a mis en place une censure des sites pornographiques afin de criminaliser certaines pratiques -une attaque à la liberté d’expression d’autant plus scandaleuse qu’elle est entachée de biais sexistes évident.
Il n’y a pas, hélas, de raisons que la France soit épargnée par cette vague liberticide où le puritanisme néo-féministe s’accouple bizarrement avec diverses formes de conservatisme religieux. En novembre 2017, le Président de la République, Emmanuel Macron, a dénoncé la pornographie comme un élément à l’origine d’une « société malade du sexisme » et des violences contre les femmes, et annoncé sa volonté de légiférer à son encontre (et même de mener un « combat culturel ») !
La polémique à l’encontre d’une pornographie responsable « d’une mauvaise image de la femme » fut l’occasion de profonds vertiges métaphysiques : Comment diable la pornographie pourrait-elle ne convoyer qu’UNE seule image (forcément sexiste et dégradante) de « la » femme ? Quels rapports y-a-il entre les images égarées d’une première fois entre jeunes, l’image d’une lesbienne dominante, et des milliers d’autres formes encore ? Quels sont les critères d’une « mauvaise » image de « la » femme ? Et au nom de quoi l’Etat devrait-il dépenser du temps et de l’argent (le mien, le vôtre, etc.) afin de réguler des espaces privés que sont les sites de partage sur Internet ? Quel sorte d'Etat peut prétendre décréter ce que ses citoyens devraient penser, voir ou ne pas voir, et ce qu'ils devraient aimer faire ou non entre adultes consentants ?
L’ignorance, les préjugés (sexistes), mais aussi la nouvelle bien-pensante de la gauche « progressiste » continue de constituer la pornographie en prétendu problème public, au détriment de la liberté d’expression et des libertés individuelles en général. Il est méprisable de voir une large partie du mouvement féministe contemporain se détourner des problèmes réels des femmes pour charger de tels moulins à vent, et ce sont ces errements répétés qui conservent toute leur actualité aux écrits du professeur Rubin.
« Faire de la pornographie la cible de la rage et du combat politique féministes a été une erreur périlleuse, coûteuse et tragique. » (p.275)
« Les positions anti-porno sont apparues dans le mouvement féministe états-unien à la fin des années 1970, et elles s’y sont répandues comme une traînée de poudre. » (p.276)
« Il n’y a jamais eu de groupe qui se soit appelé « Les femmes contre le cinéma », « Les femmes contre la télévision » ou « Les femmes contre le roman », en dépit du caractère évidemment sexiste de nombreuses œuvres cinématographiques, télévisuelles ou littéraires. » (p.277)
« En général, les partisanes de la position anti-porno ont présenté leur position comme allant de soi comme indiscutable. » (p.278)
« Souvent, on s’est contenté d’assimiler la pornographie à la violence. Ce vocabulaire embrouillé et les confusions conceptuelles auxquelles il donnait lieu se sont répandus dans les discours féministes. » (p.279)
« Il est légitime et même vital de faire preuve de prudence quand il est question de censure et de liberté d’expression, je n’ai aucun doute sur ce point. Mais mon intention n’est pas dire ici que la pornographie est un discours anti-femmes qui, par malheur, mérite d’être protégé par la Constitution. Ce que je veux mettre en question ici, c’est l’idée selon laquelle la pornographie serait, en soi, particulièrement sexiste, spécialement violente ou liée à la violence, et qu’en cela, elle serait intrinsèquement contraire aux intérêts des femmes. » (p.280)
« Il est bien rare, en réalité, que la pornographie représente des actes violents. Elle représente des formes de pratiques sexuelles, et ces pratiques sexuelles varient considérablement. La pratique que l’on trouve le plus souvent dans le porno est la pénétration hétérosexuelle ordinaire. » (p.281)
« De façon ironique, le porno lesbien naissant est menacé à la fois par les campagnes de la droite et par celles du féminisme anti-porno. » (p.282)
« Les produits SM sont la principale « preuve » utilisé pour défendre l’idée que le porno dans son ensemble est violent. Les produits SM ne constituent qu’un faible pourcentage du porno commercialisé et ils ne sont pas du tout représentatifs. » (p.282)
« Fonder une argumentation sur de mauvais exemples peut être efficace, mais c’est irresponsable. C’est la méthode que l’on adopte traditionnellement pour promouvoir des stéréotypes négatifs, et c’est la stratégie rhétorique préférée de toutes sortes de marchands de racisme, d’intolérance, de haine et xénophobie […] pour construire des descriptions malveillantes qui permettent de s’en prendre à un groupe tout entier, ou à une sphère d’activités, afin de les délégitimer. » (p.285)
« Quelques exemples de porno indéniablement abjects donnent lieu, sans crier gare, à des affirmations sur la pornographie tout entière. » (p.286)
« La pornographie est-elle plus violente que d’autres média diffusés largement ? S’il n’y a pas d’études comparatives fiables sur cette question, il me semble néanmoins que la violence est moins souvent représentée ou décrite dans la pornographie prise dans son entier qu’elle ne l’est au cinéma, à la télévision ou dans les romans grand public. Non seulement nos média sont tous extrêmement violents, mais il est également vrai que les descriptions que l’on y trouve de la violence contre les femmes sont souvent fortement sexualisées et que le genre des victimes y joue un rôle important. Passer une soirée devant la télévision, c’est s’exposer à voir des accidents de voiture mortels, des assassinats, des bagarres, des viols et tout un tas de situations où des femmes sont menacés par d’infâmes salopards. Dans les films policiers, prostituées et travailleuses du sexe sont systématiquement victimes de violence et tuées avec une accablante désinvolture. […]
Si c’est bien la violente qui fait problème, pourquoi faudrait-il réserver un sort particulier aux média qui représentent le sexe de façon explicite ? » (p.287)
« L’analyse anti-porno repose sur une causalité implicite qui attribue un rôle grossièrement exagéré à la pornographie dans la création, le maintien et la représentation de la subordination des femmes. […] Il ne faudrait pas oublier que le viol, les violences faites aux femmes, l’oppression et l’exploitation des femmes, ainsi que les comportements qui poussent à ces pratiques et qui les justifient, se retrouvent dans la plus grande partie de l’histoire humaine et sont antérieurs de plusieurs millénaires à l’émergence du commerce des produits érotiques. » (p.288)
« Les définitions de la pornographie dans la rhétorique anti-porno sont tautologiques, vagues, arbitraires et incohérentes.
S’il n’est pas facile de définir précisément ce qu’est la pornographie, du moins pouvons-nous essayer de situer les difficultés. D’après le Heritage Dictionary of the English Language (1973), la pornographie est “un texte, un dessin ou toute autre forme de communication qui cherche à exciter des sentiments lubriques ». » (p..288-289)
« D’après ce même dictionnaire, une production érotique est « une œuvre littéraire ou artistique qui porte sur le désir sexuel ou qui cherche à l’exciter ». L’érotisme connote des œuvres plus douces, plus raffinées, d’une meilleure facture, moins explicites et moins directes que la pornographie. » (p.289)
« Les partisanes de l’interdiction du porno prétendent que les recherches les plus récentes en psychologie expérimentale démontrent que la pornographie est cause de violences contre les femmes. La recherche ne dit rien de tel. […]
Quasiment toutes les études menées ces dernières années ont montré que le porno non violent était sans danger, à l’exception des travaux menés par Dolf Zillman et Jennings Bryant. Mais parmi les effets [«]négatifs [»] que Zillman et Bryant attribuent au porno, on trouve le fait de moins croire au mariage, d’être moins satisfait de sa vie sexuelle et plus tolérant à l’égard de l’homosexualité et de la variété sexuelle. » (p.297)
« Les données disponibles à ce jour n’autorisent aucune conclusion définitive et ne contiennent en tout état de cause rien qui, de près ou de loin, tendrait à étayer des affirmations très générales sur la supposée responsabilité de la pornographie dans les violences contre les femmes. » (p.299)
« Leur description de la pornographie, envisagée comme un documentaire sur les violences faites aux femmes, montre que Dworkin aussi bien que MacKinnon pensent que certaines pratiques sexuelles sont si répugnantes qu’il est impossible que qui que ce soit s’y livre de son plein gré ; les actrices sont, par conséquent, des « victimes » qui doivent avoir été contraintes d’apparaître dans ces films contre leur volonté. Puisque le SM implique souvent des images de contrainte, il n’est pas bien difficile de décider que les personnes qui le pratiquent sont des victimes. Pourtant, comme je l’ai déjà observé plus tôt, il s’agit là d’un stéréotype erroné qui ne reflète pas une réalité sociale et sexuelle. Le sadomasochisme est un élément de toute la gamme des pratiques sexuelles, et de nombreuses personnes, non seulement consentent aux pratiques SM mais même les désirent. » (p.301)
« La conception du porno comme un documentaire sur les violences faites aux femmes porte en elle une conception très étroite de la sexualité humaine, une conception à laquelle manquent les plus élémentaires notions de diversité sexuelle. » (p.302)
« Le fait qu’une image déplaise à un spectateur ne signifie pas que les acteurs ou les modèles ont ressenti du dégoût en la réalisant. Le fait qu’une image représente de la contrainte ne signifie pas que les acteurs ou les modèles ont été forcés de la faire. » (p.302)
« Le degré d’exploitation et d’arbitraire des conditions de travail auxquelles sont exposées les travailleurs du sexe est fonction du stigmate, de l’illégalité ou de la marginalité juridique du travail du sexe. Les gens qui travaillent dans des secteurs stigmatisés ou illégaux ont des difficultés à obtenir les protections, les avantages ou les opportunités dont bénéficient ceux qui travaillent dans d’autres domaines. Les prostituées, les femmes qui font du porno et les danseuses érotiques font moins appel à la police, à la justice, à la médecine, demandent moins de réparations ou bénéficient de moins de compassion quand elles sont victimes de comportements criminels, violents ou malhonnêtes. Il leur est plus difficile de se syndiquer ou de se mobiliser pour exiger des protections en tant que travailleuses du sexe.
Il nous faut aider les femmes, où qu’elles travaillent. Les féministes qui veulent aider les travailleuses du sexe devraient s’efforcer de dépénaliser et de légaliser le travail du sexe. Débarrassées de la menace du scandale ou de l’incarcération, les travailleuses du sexe seront en mesure de mieux contrôler leur œuvre et leurs conditions de travail.
Le mépris à l’égard des travailleuses du sexe, tout particulièrement des prostituées, constitue l’un des aspects les plus troublants des sorties anti-porno. Tout au long de son livre intitulé Pornography, Dworkin utilise le stigmate attaché à la prositution pour justifier l’opprobre qu’elle jette sur la pornographie […]
Les féministes devraient consacrer leurs efforts à ôter le stigmate qui pèse sur la prostitution, non pas à l’exploiter pour en tirer des gains sur le plan rhétorique. » (pp.303-304)
« Depuis les années 1960, les théoriciennes et les chercheuses féministes ont exploré une multitude de raisons pour expliquer la subordination et l’oppression des femmes. On trouve des centaines d’articles, d’essais et de livres où sont débattues les mérites respectifs de divers facteurs pour expliquer la création et la persistance de la subordination des femmes. Il y eu notamment la propriété privée, la formation de l’Etat, la division sexuelle du travail, l’émergence de classes économiques, la religion, les dispositifs éducatifs, les structures culturelles, la famille et les systèmes de parenté, les facteurs psychologiques et le contrôle de la reproduction. Avant les débats sur le porno, il n’y a pas eu, à ma connaissance, une seule tentative pour faire dériver la subordination des femmes de la pornographie ou de la prostitution. Il n’y a aucun élément historique, anthropologique ou sociologique sérieux pour étayer cette position.
Il paraît bien difficile de prétendre que la pornographie ou la prostitution ont joué des rôles aussi décisifs dans la subordination des femmes, dès lors que les femmes sont très fortement opprimées dans des sociétés qui ne connaissent aucune des deux (par exemple, chez les horticulteurs sédentaires de Mélanésie ou d’Amérique du Sud). » (pp.305-306)
« Être violée, agressée, battue ou harcelée sont des expériences terribles qui vous anéantissent et qui sont qualitativement différentes des insultes ordinaires de l’oppression quotidienne. Il ne faut jamais confondre la violence avec des expériences qui sont simplement choquantes, désagréables, irritantes, scandaleuses ou même qui nous font enrager.
Le militantisme anti-porno détourne notre attention et nous éloigne de problèmes plus fondamentaux pour les femmes. » (p.311)
« Les combats anti-porno ciblent et transforment en boucs émissaires des comportements, des média et des gens qui ne nuisent à personne mais qui sont décriés, et leur imputent des problèmes dont ils ne sont pas responsables. » (p.312)
« C’est une chose extrêmement grave que déchaîner la police, la haine publique et la machine bureaucratique contre des communautés ou des individus qui ne nuisent à personne. Le féminisme se fourvoie et se déshonore en participant à la promotion de politiques, de comportements et de lois qui aboutiront à priver des hommes et des femmes innocents de leur liberté, de leurs moyens de subsistance et de la sérénité. Les féministes ont, comme tout un chacun, le devoir de se rappeler qu’il ne suffit pas qu’une chose paraisse étrange ou effrayante pour qu’elle soit nécessairement dangereuse et constitue une menace pour la sécurité publique.
Les féministes anti-porno sont en train de servir la droite et son programme réactionnaire. » (p.312-313)
« Il est capital que le mouvement féministe se mobilise pour s’opposer à toute privatisation supplémentaire de libertés sur le plan sexuel.
Plutôt que de combattre le porno, le féminisme devrait s’opposer à la censure, soutenir la dépénalisation de la prostitution, appeler à l’abolition de toutes les lois sur l’obscénité, soutenir les droits des travailleuses du sexe, soutenir les femmes qui occupent des fonctions dirigeantes dans l’industrie du sexe, soutenir le droit d’accéder à des produits représentant une sexualité explicite, soutenir l’éducation sexuelle pour les jeunes, affirmer les droits des minorités sexuelles et affirmer la légitimité de la diversité sexuelle humaine. Prendre cette direction serait un premier pas vers la réparation des erreurs du passé. » (p.315)
-Gayle Rubin, “La lutte contre la pornographie. Une erreur sur toute la ligne », 1993 (in Bad Girls and Dirty Pictures. The Challenge to Reclaim Feminism), traduit in Gayle Rubin, Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe, textes rassemblés et édités par Rostom Mesli, traductions françaises de Flora Bolter, Christophe Broqua, Nicole-Claude Mathieu et Rostom Mesli, EPEL, 2010, pp.275-315.
[Remarque 1]: Des prises de positions qui ont valu à son auteur de solidités inimitiés, et même du terrorisme intellectuel dans la plus pure tradition gauchiste… :
« Le sadomasochisme en général et le sadomasochisme gai en particulier étaient souvent vus comme des perversions, des formes d’agression, des exemples de fascisme érotique, des abominations morales, des atteintes à la dignité de la personne, des menaces contre le bien-être des femmes et des enfants, des facteurs de diffusion du SIDA et des dangers pour l’humanité en général, aussi bien que pour la société américaine en particulier. Nombreuses étaient les militantes féministes qui considéraient Rubin comme l’ennemi -comme la représentante la plus importante, la plus puissante et par conséquent la plus menaçante d’une perspective qu’elles tenaient pour antiféministe. Certaines estimaient que Rubin promouvait la violence contre les femmes. Pendant une bonne dizaine d’années au moins, du début des années 1980 jusqu’au milieu des années 1990, chaque déplacement de Rubin fut guetté et dénoncé par de nombreuses féministes qui tentaient de l’empêcher de s’exprimer publiquement, boycottaient les organisations qui l’invitaient, essayaient de la faire exclure des groupes de recherche auxquels elle appartenait et, souvent, usaient de la menace personnelle : pour finir, elles réalisèrent des alliances stratégiques avec le Parti républicain et l’extrême droite pour s’opposer à l’éthique sexuelle défendue par Rubin. » (David M. Halperin et Rostom Mesli, Préface à Gayle Rubin, Surveiller et jouir, pp.11-12).
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Hum, c’est un texte intéressant, et assez subversif, à l’encontre des injonctions morales actuelles. Malgré tout, et sans aucun jugement moral, la dangerosité de la pornographie a été démontrée. C’est une des activités les plus addictives qui soient, par la production d’hormones (dopamine, etc.) dans le cerveau. La pornographie a détruit des vies, des couples, c’est un fait. Le problème est plus vaste, et il n’est pas du tout abordé dans le texte et dans votre présentation. La libération sexuelle et l’urbanisation ont engendré ce que l’on appelle une « hypergamie féminine », chaque jeune fille dotée d’atouts reproductifs a des dizaines de prétendants et les critères pour accéder à une vie de couple harmonieuse sont de plus en plus compétitifs pour les hommes. Ceci engendre un célibat massif (cf. statistiques), frustration et recours à la pornographie et à la prostitution. Ce sont des choses dont mes médias dominants ne parlent jamais, obsédés par les violences faites aux femmes, mais c’est pourtant là le cœur du problème. Et invoquer la liberté comme valeur indépassable n’est pas une réponse. Certaines activités sont objectivement néfastes pour l’individu, et la pornographie en fait partie. Mais pour beaucoup d’hommes c’est la seule soupape et c’est là le vrai problème.
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