La rédaction par Kant de l’Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique marque
vraisemblablement la naissance de la philosophie de l’histoire, définit par
Aron comme « interprétation globale
du devenir humain qui dégage les grandes lignes de ce devenir et simultanément,
la signification essentielle de ce devenir » (Raymond Aron,
"Philosophie et Histoire". Cours, première diffusion le 02/12/1963
sur Radio Sorbonne, 1/5). Définition à laquelle il faut selon moi ajouter l’idée
qu’un tel discours se veut philosophique, et non religieux (car un « linéarisme historique
» de nature religieuse est présent dans le judaïsme et le christianisme, et
dans des religions orientales encore plus anciennes, comme le Zoroastrisme. L’idée
de sens et d’achèvement du devenir historique semble d’ailleurs purement
monothéiste, les paganismes gréco-romains ou scandinaves, religions « cycliques »
n’assignant pas de commencement ni de fin au monde –Ragnarök lui-même est suivi d’une renaissance
du monde).