dimanche 26 juillet 2015

Orages d’acier, d’Ernst Jünger



« Nous savions que cette fois nous allions entrer dans une bataille telle que le monde n'en avait encore jamais vu. »
-Ernst Jünger, Orages d'acier, p.81.
Lu Orages d’Acier, d’Ernst Jünger (dans Journaux de guerre, tome I : 1914-1918, coll. Bibliothèque de la Pléiade (n° 540), Gallimard, 2008, 944 pages). C’est un bon récit de la guerre, mais il ne m’a pas transporté. Par sûr que le sujet s’y prête. La forme du journal prive cet écrit d’une cohérence générale qui aurait pu lui apporter une signification sublimant la somme de ces éléments. D’un autre côté, il est ainsi plus proche de la réalité historique. Mais j’ai toujours dit que l’école réaliste [R1] m’était étrangère, et en dépit de son sujet, Orages d’acier se rapproche de cette forme littéraire. Jünger a la digne figure d’un homme emporté par le conflit mondial, mais son flegme ne le rend pas toujours très attachant [R2]. Son récit le dépeint fondamentalement seul. Les camarades qu’il mentionne sont des figures qui passent devant le lecteur, sans descriptions ni psychologies (même superficielles), le plus souvent pour mourir ou illustrer une anecdote. Une amitié, ou une romance, ou même une camaraderie plus présente, aurait sûrement rendu ce récit plus touchant et plus mémorable. Mais sans doute Jünger ne les a-t-il tout simplement pas vécus.

vendredi 17 juillet 2015

La République, de Platon


Lu La République, de Platon. Incontestablement une œuvre majeure, ne serait-ce que par son ampleur (dix livres, pas un de moins) et la variété des thèmes traités. Si le dialogue s’amorce par la tentative de Socrate de faire ressortir la fausseté de l’équivalence posée par Thrasymaque entre l’injuste et l’avantageux, ce n’est que vers la fin du traité, lorsque Platon [R1] souligne le caractère néfaste de la tyrannie, que l’objectif est atteint. Entre temps, le lecteur aura eu le temps de découvrir une description du régime idéal, une classification des régimes politiques en fonction des types de caractères, des réflexions sur la philosophie, les sciences et les arts, une définition de la dialectique, des arguments en faveur de l’immortalité de l’âme et une quête permanente de « la vie la meilleure ».

jeudi 9 juillet 2015

Les partis politiques, de Robert Michels


Lu Les partis politiques - essai sur les tendances oligarchiques des démocraties. Dans cet ouvrage de 1914, Robert Michels, ancien élève de Max Weber, s’intéresse à la formation d’élites partisanes et bureaucratiques dans le mouvement socialiste européen, en particulier dans la social-démocratie allemande, qui disposait, avant-guerre, du parti socialiste et des syndicats les plus puissants du continent.