mardi 8 janvier 2019
Propos, pensées et sentences mêlées (3)
"Il faut pratiquer un certain questionnement philosophique sur les fondements de l'ordre social avant d'arriver à cette conclusion choquante pour le sens commun: l'impôt est une agression, un vol ; plus d'impôts -condition du "plus de moyens" réclamé quasi-universellement- implique plus d'agressions, etc."
"Contrairement à ce que nous reprochent perpétuellement les conservateurs, le libéralisme ne s'oppose pas à l'idée que certains genres de vie sont supérieurs à d'autres -il s'oppose à ce que des genres de vie -quelque soit leur valeur- soient imposés au détriment de la liberté individuelle. Il faut une certaine perversité mentale pour confondre cette égalité dans la liberté avec un relativisme moral/culturel." (25 mai 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/53110-vid%C3%A9os-du-youtute-gauchiste-propagande-socialiste-gr%C3%A2ce-au-capitalimse/&page=45&tab=comments#comment-1646403 )
"Les conservateurs (parfois aussi les antilibéraux de gauche) reprochent au libéralisme de concevoir l'homme comme "isolé", "atomisé", etc.
C'est une présentation falsifiée des théories libérales (sauf peut-être du libéralisme de type contractualiste).
Ce que tous les libéraux affirment, ce n'est pas que l'homme soit ou non "indépendant" (sociologiquement) de son milieu social, de sa culture, de l'histoire ou que sais-je (le libéralisme n'est pas une théorie sociologique ou anthropologique). Ils contestent que le caractère social-historique de l'homme soit un motif normatif valable pour justifier le collectivisme (sacrifice de l'individu et de sa liberté au groupe). Les libéraux soutiennent que l'homme devrait être "indépendant", politiquement parlant.
L'accusation conservatrice est vicieuse et viciée car elle consiste à essayer de faire avaler des évaluations normatives sous une contestation d'une description de surcroît attribuée à tort. C'est particulièrement malhonnête et à vrai dire signe de la nullité intellectuelle de la part de ceux qui s'y livrent." (27 mai 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/53110-vid%C3%A9os-du-youtute-gauchiste-propagande-socialiste-gr%C3%A2ce-au-capitalimse/&page=46&tab=comments#comment-1646840 )
"Je doute qu'il y ait quelques biens que ce soit qui procurent le bonheur automatiquement / de façon nécessaire (mais je serais évidemment intéressé par toute opinion contraire). Par exemple, on peut être heureux parce qu'on a recroisé un vieil ami, mais ça n'a rien d'automatique. Dès lors, si on est conséquentialiste, la bonté des choses bonnes se légitime avant tout de manière probabiliste. S'agissant des libertés individuelles, il me semble tout à fait défendable de dire qu'elles favorisent toujours le bonheur individuel (c.a.d: on a toujours davantage de chances d'être heureux lorsqu'on est libre que lorsqu'on ne l'est pas. Ce qui me semble assez facile à démontrer via le seul examen des souffrances engendrées par la perte de liberté. Ou du moins ça prouverait aisément la thèse renversée: on a moins de chances d'être heureux dans la servitude." (13 juin 2018 cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/26038-mes-lectures-du-moment/&page=196&tab=comments#comment-1650228 )
"Je ne comprends tout bonnement pas comment on peut écrire que la pornographie véhicule une image dégradante de la femme*, tout simplement pas qu'elle ne véhicule pas UNE image ! Il y a une unité du médium mais pas du message... C'est comme si on écrivait que la peinture véhicule UNE image de la femme. Absurde ! La seule explication rationnelle, c'est une arrière-pensée puritaine: toute pornographie est mauvaise (et tout ce qui est mauvais doit être interdit, bien sûr...).
*Soit dit en passant, cette focalisation sur la femme n'est pas admissible. Si l'image de la femme est dégradée (pure conjecture), celle de l'homme aussi, car je ne vois pas comment un comportement dégradant n'enlaidirait pas et ne condamnerait pas moralement aussi bien le coupable que la victime. Mais visiblement la dégradation (hypothétique) de l'image de l'homme n'est pas un sujet."
"Il y a aussi dans le gauchisme culturel une espèce de sensiblerie qui les pousse à essayer d'envelopper toute l'existence humaine dans du coton, comme si la moindre déception, la moindre souffrance, était un crime inacceptable, une tragédie scandaleuse que seule un ordre social totalement corrompu aurait pu amener à l'existence. #indi-niais
Alors qu'il faut se casser (un peu) la figure pour apprendre à marcher. Mais eux préfèrent t'empêcher d'évoluer librement. Le youpala du berceau à la tombe."
(15 juin 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/51437-ces-phrases-qui-vous-ont-fait-litt%C3%A9ralement-h%C3%A9risser-le-poil-2/&page=549&tab=comments#comment-1650724 )
"On peut penser (mais ça va nous ramener une fois de plus au thin versus thick debate et aux présupposés philosophiques du libéralisme) qu'il y a des "schémas culturels" ou des idées qui sont un obstacle à la défense de la liberté. Et s'il peut y avoir de tels schèmes généraux (obstacle à la liberté pour tous), il peut aussi en exister qui nuisent, menacent, freinent la reconnaissance des droits naturels pour un groupe particulier. On peut par exemple raisonnablement penser qu'une société majoritairement raciste aura du mal à accorder l'égalité politico-médiatique à tous ses citoyens. Même probabilité pour un société profondément misogyne. Si un groupe est jugé biologiquement inférieur, ce sera difficile de lui reconnaître une égale liberté.
A titre de rappel, aussi "tardivement" que 1879, un universitaire comme Gustave Le Bon pouvait écrire: « L'infériorité de l'intelligence de la femme est trop évidente pour être contestée. ». Dans le même siècle / pays on pourrait citer Proudhon, Renan, etc.
Autrement dit, il peut y avoir de la place pour un féminisme libéral si on admet le raisonnement ci-dessus. Mais ça n'est qu'un cas particulier du problème "quels sont les conditions culturelles (philosophiques) de la liberté ?". Ou encore: "qui est l'homme des droits de l'Homme ?"." (15 juin 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/35655-le-f%C3%A9minisme/&page=566&tab=comments#comment-1650728 )
"C'est le but: ridiculiser la politique. Dans le même domaine du festivisme, on a (entre autres) les interventions "humoristiques" avant, pendant et après les interviews d'hommes politiques. Le ridicule écarte en douceur, par écœurement, le citoyen normalement constitué, de la vie politique et électorale. Ce qui laisse -la nature ayant horreur du vide- avantageusement la place aux groupes de pression. Et aussi aux "populismes" outranciers, car à vulgarité, vulgarité et demi. Le Camp du Bien devrait se méfier." (22 juin 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/53407-aujourdhui-en-france/&page=158&tab=comments#comment-1652272 ).
"J'ai personnellement peu de goût pour les arguments fatalistes et autre "c'est-le-sens-de-l'histoire-résigne-toi". Du genre: "La mondialisation, c’est fondamentalement cela. Toute tentative d’enrayer ce processus est vaine."
Ne serais-ce que parce qu'ils sont faux. On peut tout à fait enrayer les flux de personnes ou de marchandises. On peut avoir la politique migratoire de la Hongrie ou la politique économique de la Chine. On peut même être plus radical et choisir la voie vénézuélienne, cubaine, nord-coréenne. Les peuples sont libres. Il n'y a pas plus de sens de l'histoire libre-échangiste que de sens de l'histoire communiste. Il n'y a pas de fatalité. Il n'y a jamais qu'une seule politique possible. (J'ai dis possible, pas souhaitable).
En plus d'être faux, ce type de propos ("à l'heure de la mondialisation inéluctable, nous ne pouvons faire que X") est fondamentalement non-motivant. On subit des processus, on ne les détermine pas. On se résigne à la dynamique du capitalisme, sans avoir des raisons positives de préférer ce système à d'autres. Inutile de dire que ça ne parlera donc qu'à ceux qui sont déjà convaincus." (23 juin 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/49215-les-articles-que-vous-voulez-faire-buzzer/&page=116&tab=comments#comment-1652461 ).
"La démocratie ne repose pas sur des principes transcendants / sacrés / indiscutables / attribués à une puissance méta-sociale, comme c'est le cas (par définition) d'un régime autoritaire (à ne pas confondre avec la tyrannie, ou régime sans autre légitimation que la force pure). Par exemple, il n'y a pas de "lois du royaume" ou "divines" intangibles dans une démocratie.
Une démocratie sait que les lois qui la régissent, elle se les aient donné elle-mêmes. Il n'y a pas de garantie "supérieure" pour légitimer les lois (ce qui signifie que les citoyens d'une démocratie savent ou devraient savoir que leurs choix collectifs ne sont pas infaillibles). Il n'y a pas non plus de limites définitives donnés a priori.
Le corollaire est que la vérité ne résidant pas dans la révélation, ou la tradition, ou la sagesse supposée des coutumes hérités (toutes choses susceptibles d'être utilisé pour légitimer le droit et la politique), elle doit être cherchée, découverte. L'élément commun entre démocratie et philosophie est l'absence de clôture a prori, le principe d'autonomie (cf la pensée de Castoriadis).
La démocratie peut se donner des limites à elle-même (par exemple une Constitution), mais elle ne peut pas décider que certains sujets seront a priori indiscutables, impossibles à modifier, légalement opposable à la volonté du peuple -sauf à renier son principe fondamental. Les "clauses d'éternité" sont par exemple des éléments anti-démocratiques: https://www.setal.net/L-IMPERTINENCE-D-UNE-CLAUSE-D-ETERNITE_a43881.html
Ceci ne pose aucune contradiction avec le jusnaturalisme. Reconnaître que la démocratie est le régime où l'on peut décider sur tout ne veut pas dire qu'une majorité politique puisse décider de ce qu'est la vérité ou le bien. Cela signifie simplement que personne ne peut lui imposer un autre choix politique. Le vote ne décide pas de la vérité* mais de ce que la collectivité décide de faire (en sachant qu'elle peut se tromper).
*Une pensée monarchiste peut difficilement admettre un écart entre le bien et le commandement politique. Cf Les Deux corps du Roi de Kantorowicz."
(9 juillet 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/14011-s%C3%A9rieux-immigration-questions-et-d%C3%A9bats-lib%C3%A9raux/&page=220&tab=comments#comment-1655740 ).
"Mon intuition est que si les alimentations "non-carnistes" se développent de nos jours et pas avant, la cause essentielle ne réside pas dans un "progrès moral" de l'humanité occidentale, mais provient de ce qu'elles sont devenues soutenables par un grand développement économico-technique, qui rend possible des modes de vie qui ne l'étaient pas auparavant. Et on peut dire la même chose du féminisme: sans le passage à l'industrialisation puis à la tertiarisation dans un contexte de mondialisation, la condition féminine serait restée probablement traditionnelle.
D'où on peut conclure, comme le faisait remarquer @Nigel dans l'une de ses vidéos, qu'il est incohérent d'être à la fois féministe et socialiste / anticapitaliste (ou même social-démocrate, même si l'antinomie est moins tranchée), ou "décroissantiste". Symétriquement, le gugus que je citais dans un autre fil et qui se définis comme vegan anticapitaliste n'est pas non plus cohérent. Et ce n'est probablement pas un cas isolé." (29 juillet 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/51437-ces-phrases-qui-vous-ont-fait-litt%C3%A9ralement-h%C3%A9risser-le-poil-2/&page=555&tab=comments#comment-1659910 )
"Où réside l'avantage à croire que l'on appartient à un peuple de salauds, dont l'histoire se résume aux heures sombres ?
Peut-être faut-il y voir un moyen de faire mentalement table rase du passé, d'éviter la comparaison avec les générations antérieures qui, si elle était menée honnêtement, pourrait grandement relativiser la valeur des générations présentes." (30 juillet 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/54541-vid%C3%A9os-du-youtute-droitard-nietzsche-derri%C3%A8re-un-%C3%A9cran/&page=16&tab=comments#comment-1660247 )
"Tendance fixiste: si les prix chutent, des producteurs ne seront plus rentables, donc de l'emploi va être détruit. Ce qui pourrait juste signifier qu'on peut produire plus avec moins de personnel dans un secteur, rendant de la main-d’œuvre disponible pour créer de la richesse ailleurs (l'exemple classique étant la révolution industrielle et l'exode rural consécutif). Mais pour la mentalité fixiste, c'est un "désordre", une preuve que les "marchés ne s'auto-régulent pas", bref, le Dieu-Etat doit user de son omnipotence bienveillante pour empêcher toute évolution (variante marxiste: la crise finale du capitalisme approche, l'armée des chômeurs-prolétaires se grossit et va renverser la bourgeoisie).
Le stade ultime c'est le Moyen-âge (socialisme de guilde) ou le communisme soviétique (socialisme planificateur): une place pour chaque personne et aucun changement. Il n'y a pas besoin de changements dans la société platonicienne parfaite." (9 août 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/51437-ces-phrases-qui-vous-ont-fait-litt%C3%A9ralement-h%C3%A9risser-le-poil-2/&page=556&tab=comments#comment-1661954 )
"En politique comme ailleurs le pessimisme est très utile mais à titre purement méthodologique, pour éviter de sous-estimer ou de nier les problèmes ("Le politique doit toujours envisager le pire pour tenter de le prévenir." -Julien Freund).
En tant qu'attitude existentielle c'est rapidement incompatible avec le militantisme ("Tout désespoir en politique est une sottise absolue" -Charles Maurras, L'Avenir de l'intelligence).
Les pessimistes sont parfois plus lucides mais ce ne sont pas eux qui changent le monde*. Question de motivation personnelle et d'aptitude à mobiliser autrui.
* "Every one of the great revolutionists, from Isaiah to Shelley, have been optimists." (G.K. Chesterton: Introduction to "The Defendant.")."
(17 août 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/54541-vid%C3%A9os-du-youtute-droitard-nietzsche-derri%C3%A8re-un-%C3%A9cran/&page=18&tab=comments#comment-1663351 )
"L'idée de réserver le droit de vote aux "riches" "oublie" pour le moins que ladite oligarchie sera plus que tentée d'utiliser le pouvoir politique pour s'assurer des privilèges, comme l'histoire est là pour nous le montrer.
L'idée qui sous-tend la précédente est qu'un tel régime serait puissamment hostile à la redistribution. Mais la (fausse) prémisse de cette thèse est que la redistribution ne nuit qu'aux "riches" et bénéficie aux autres (ce qui feraient mécaniquement des "riches" les plus hostiles au Welfare-State*). Or la redistribution pèse lourdement sur les classes moyennes. Et il y a aussi, contrairement à ce que croie la gauche, des phénomènes de redistribution inversée (les pauvres payent pour les riches), documentés ici même." (17 août 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/35383-taxe-de-la-semaine/&page=167 )
"Le centre c'est par définition le royaume de l'opportunisme, de l'absence de principes.
Par opposition aux extrêmes qui ont eux des principes et des doctrines, toutes plus ruineuses les unes que les autres.
Il y aurait une blague chestertonienne à faire sur la division du monde entre pragmatiques et idéologues..."
(17 août 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/55074-valls-envisage-de-se-pr%C3%A9senter-au-municipale-de-barcelone-pour-un-parti-de-centre-droit/&page=2&tab=comments#comment-1663479 ).
"Je pense qu'on trouverait aussi des divergences en bioéthique (droit à l'avortement, euthanasie, etc.), elles-mêmes plus ou moins surdéterminées par une relation différente au christianisme (tout de même plus rare d'un côté que de l'autre).
Les approches de la Nation s'opposent aussi, même si on trouve quelques souverainistes ou demi-souverainistes dans la gauche radicale. Il n'y a pas de remise en cause à gauche du droit du sol.
La gauche radicale se revendique en général de la démocratie (même si on peut douter de la sincérité de certains et typiquement des reliquats du léninisme), alors qu'on la trouve plus critiquée à l'extrême-droite que partout ailleurs.
Le racisme était aussi un élément de différenciation majeure jusqu'à l'apparition récente de la gauche régressive / identitaire.
L'antimodernisme, notamment sous des formes de technophobie, est beaucoup plus développé à l'extrême-droite qu'à l'extrême-gauche, même si le développement fulgurant de l'écologisme à gauche tend à limiter l'écart.
Ils n'ont visiblement pas non plus le même rapport au féminisme Et pas non plus à l'autorité et aux forces de l'ordre, police en particulier.
La théorie du fer à cheval n'est pas fausse mais il faut souligner que s'il y a de très nombreux exemples de démonstrations de sympathies de l'ED vers l'EG (depuis Barrès et Maurras à la fin du 19ème siècle à nos jours avec de Benoist ou Rougeyron), et un nombre notable de transfuge de l'EG vers l'ED, l'inverse est infiniment plus rare." (18 août 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/55133-le-portugal/&tab=comments#comment-1663593 )
"L'opposé de la liberté c'est la servitude (si on veut parler d'un état) ou l'oppression (si on veut parler d'un processus).
C'est difficile de trouver un seul terme politique auquel le libéralisme s'opposerait uniquement.
Le plus simple serait de dire que l'opposé du libéralisme est le collectivisme (pas au sens d'origine du terme, qui voulait dire communiste), défini comme ensemble des doctrines qui prône le sacrifice de l'individu au groupe (et le socialisme n'en est qu'une parmi d'autres).
Mais le libéralisme s'oppose aussi à la tyrannie, qui est un régime fondé sur un arbitraire personnel et non sur un doctrine précise et réfutable.
On pourrait aussi dire que le libéralisme s'oppose à la licence vu que des doctrines comme celles de Stirner (ou des anarchistes individualistes) ou Nietzsche sont individualistes (et pas collectivistes), mais des individualismes qui ne permettent pas de limiter l'action individuelle dans les bornes compatibles avec les droits naturels. C'est d'ailleurs encore une forme d'arbitraire ; rien n'empêcherait (moralement ou politiquement) le "moi" stirnerien de chercher à devenir un tyran au sens classique." (cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/54121-les-droitards-quelle-plaie/&page=76 )
"Rousseau était un critique acharné du cosmopolitisme. Ce qui l'amène d'ailleurs à critiquer le christianisme, qui est une bonne opinion privée mais pas une base valable du lien politique ; il faudrait lui substituer quelque chose comme une religion nationale (coucou les jacobins -et Durkheim) qui endigue la montée de l'individualisme, elle-même consécutive du développement du capitalisme...
« Tout patriote est dur aux étrangers. » (Émile ou de l’Éducation). Le christianisme « tend à former des hommes plutôt que des citoyens » (Lettres écrites de la montagne).
C'est toujours la même logique: quand tu fais de l'égalitarisme "solidaire", quand tu donnes aux uns des obligations de travailler pour les autres, la communauté est naturellement portée à se fermer aux nouveaux venus, surtout lorsqu'ils sont moins productifs (ou tenus pour tels) que la moyenne du groupe et qu'ils risquent de tirer à eux le "chacun selon ses besoins". Le Welfare-State a donc une tendance intrinsèque à devenir une société fermée (ce qui est par exemple la ligne du Rassemblement National de Le Pen).
Mises remarque dans Le Socialisme ce phénomène à l’œuvre, à l'échelle des associations ouvrières autogestionnaires. Mais ça marche aussi à grande échelle. Comme par hasard on voit de nos jours l'ex-RDA virer nationaliste et chasser les immigrés... Il est beau l'homme nouveau..."
(2 septembre 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/53970-le-lib%C3%A9ralisme-a-t-il-un-avenir/&page=8&tab=comments#comment-1666431 )
"Je pense que c'est une très mauvaise manière de répondre au féminisme pathologique / misandrique d'affirmer que la vie est plus dure pour les hommes. C'est se placer sur le terrain de la concurrence victimaire, de la guerre des sexes -soit un champ de bataille inutilement défavorable. Et en plus ça prend la forme d'un concours de pleurnicherie.
Il faut au contraire attaquer ce féminisme en montrant qu'il est 1): liberticide ; 2): pétri de ressentiment (au sens nietzschéen) ; 3): mène à une dégradation de la condition de la femme (comme on le voit avec sa tendance puritaine et geignarde qui présente la femme comme une petite chose fragile à protéger, avec une sensiblerie que le puritanisme victorien n'aurait pas renié*)." (16 décembre 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/35655-le-f%C3%A9minisme/&page=579&tab=comments#comment-1669313 )
"Le problème du libéralisme, c'est d'être un rationalisme. Il a l'impression qu'une fois démontré par A+B que l'adversaire a tort, la victoire est acquise -alors qu'il n'y a hélas aucune force intrinsèque de l'idée vraie, comme le notait Camus. De surcroît, le libéralisme répugne à utiliser l'affectivité pour arriver à ses fins:
"Aucune secte et aucun parti politique n'a cru pouvoir se permettre de défendre sa cause par le simple appel à la raison. L'emphase rhétorique, la musique et le retentissement des chants, le mouvement des bannières, les couleurs et les fleurs servent de symboles ; les dirigeants cherchent à attacher leurs partisans à leur personne. Le libéralisme n'a rien à voir avec tout cela. Il n'a pas de fleur ou de couleur qui lui soient associées, pas de chant ni d'idoles, pas de symboles ni de slogans. Il a pour lui le contenu et les arguments. Ce sont eux qui doivent le mener à la victoire."
-Ludwig von Mises, Le Libéralisme (1927).
D'un certain côté c'est noble. Mais pour paraphraser Aron, si l'on entend survivre dans l'ordre de la politique intérieure, il faut consentir aux moyens efficaces. Et des fois, la survie, ce n'est pas très propre -ce n'est définitivement pas "idéal". Et ceci implique les symboles, les chants, les idoles et les slogans -toute cette panoplie du militantisme de base qui froisse la sensibilité, l' "objectivité" durement acquise des intellectuels, justement parce qu'elle parle aux masses populaires. Le résultat: une tradition intellectuel brillante et aucune force sociale derrière, aucun parti politique digne de ce nom, donc très peu de personnalités libérales élues et a fortiori de gouvernements libéraux.
Le libéralisme a besoin de devenir un peu machiavélien." (16 septembre 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/54121-les-droitards-quelle-plaie/&page=82&tab=comments#comment-1669319 ).
"J'ai envie de dire qu'il faut traiter le féminisme exactement comme les autres courants qui ne sont pas intrinsèquement incompatibles avec le libéralisme (tels le socialisme ou le fascisme).
Il y a -historiquement- eu des démocrates libéraux (sans doute minoritaires) et des démocrates antilibéraux. Ce n'est pas suffisant pour tirer une conclusion pour ou contre la démocratie. Idem pour le royalisme. Et ça ne veut pas dire que la nature du meilleur régime n'est pas une vrai question politique.
Il y a une pensée "écologiste", une manière de penser la relation de l'Homme à son environnement qui peut être libérale (éco-capitalisme, environnementalisme de libre-marché, appelez-ça comme vous voulez). Et puis il y a des courants écologistes, majoritaires, qui sont liberticides. Et ça ne veut pas dire que les questions environnementales ne se posent pas.
Il y a un syndicalisme soluble dans une société libre. Et puis il y a un syndicalisme de lutte des classes qui veut utiliser l'Etat à l'encontre du capitalisme. Et ça ne veut pas dire que les syndicats devraient être interdits.
Il y a un patriotisme spontané et naturel. Et puis il y a l'amputation nationaliste, qui fait de la nation la seule valeur (cf les magnifiques Lettres à un ami allemand d'Albert Camus). Et ça ne veut pas dire qu'on doive abolir les nations pour abolir le nationalisme (ce qui était l'idée de Julien Benda, et de combien d'autres depuis. Une véritable contre-amputation).
Idem du féminisme.
Les libéraux doivent attirer la partie saine de chacun de ces mouvements. Diviser pour régner. Et pour montrer à l'opinion publique que les solutions libérales sont les meilleures réponses à leurs préoccupations." (17 septembre 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/35655-le-f%C3%A9minisme/&page=583&tab=comments#comment-1669618 )
"Je vois mal comment on peut défendre le principe de responsabilité personnelle et ne pas en tirer une conclusion en faveur de la démocratie.
C'est au peuple qui vit sous les lois de décider ce que seront les lois. Parce que c'est sur lui que cette violence s'applique. S'il prend une mauvaise décision, c'est lui qui devra en supporter les conséquences. Ce qui ne peut que l'inciter à faire le meilleur choix. Par conséquent, la démocratie est, à l'échelle collective, analogue au principe de responsabilité individuelle.
Un autre argument consiste à faire remarquer que si le pouvoir politique n'est pas partagé entre les citoyens, la minorité qui l'accapare inclinera à l'utiliser à son profit et au détriment du reste de la société. Les sociétés non-démocratiques sont par suite des sociétés à privilèges, ce qui n'est pas compatible avec les postulats égalitaires du libéralisme.
(On pourra objecter à cette argument qu'en régime d'Etat-providence, les privilèges tendent à se reconstituer. Néanmoins il serait facile de répondre qu'il s'agit d'une perversion de l'Etat démocratique et non d'un phénomène universel, ce qui donne là aussi une petite supériorité à la démocratie).
Un ultime argument serait purement utilitaire: dans une société très largement acquise à la démocratie, ne pas être démocrates (ou apparaître comme tel) marginaliserait encore plus les libéraux -ce qu'ils ne peuvent guère se permettre vu leur impopularité déjà élevée de base." (20 septembre 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/26038-mes-lectures-du-moment/&page=206&tab=comments#comment-1670740 )
"Je tente une définition de la démocratie:
Régime politique dans lequel tous les citoyens disposent de moyens légaux égaux d'élire leurs dirigeants parmi des partis rivaux (et/ou de déterminer le contenu des lois), en raison de l'absence d'inégalités politiques basées sur la naissance ou la fortune.
ça me semble permettre de comprendre clairement pourquoi ni un empire napoléonien plébiscitaire, ni les régimes à suffrage censitaire, ni les "démocraties" populaires, ne sont des régimes démocratiques. On comprendrait d'ailleurs mal pourquoi des mouvements démocratiques se seraient élevés contre ces régimes (jusqu'à souvent les renverser) s'ils avaient déjà été démocratiques...
ça me semble une définition opératoire aussi bien pour les démocraties directes de la Grèce ancienne que pour les démocraties représentatives modernes. " (21 septembre 2018, cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/26038-mes-lectures-du-moment/&page=206&tab=comments#comment-1670740 )
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Ma foi, j’ai lu avec intérêt, même si c’est souvent un peu trop pointu pour moi. On remarque un grand intérêt chez vous pour la politique, il se dégage de ce corpus que la cause des problèmes ou l’avènement de solutions pour améliorer la société est de nature politique (cf. vos réflexions sur la notion de démocratie). Or il me semble, mais je développerai peut-être prochainement, que l’une des causes du désarroi de nombre de nos concitoyens réside dans le fait qu’ils attendent tout de la politique, qu’ils attendent de la politique qu’elle fasse leur bonheur. Ce n’est pas votre cas, je vous ai bien lu. Mais si vous vous en prenez de façon vigoureuse et répétée à l’Etat, la politique, elle, reste empreinte d’un grand prestige à vos yeux. C’est peut-être parce que je lis L’Illusion politique de Jacques Ellul, mais je suis de moins en moins platonicien sur ce point, j’ai tendance à restreindre de plus en plus le champ d’action légitime, non seulement de l’Etat, mais de la politique. Nos sociétés sont malades, gravement, mais la solution ne peut pas être politique, elle doit être d’un autre ordre, d’un ordre transcendant, et je m’arrête là, car cela nous entraînerait vraiment trop loin.
RépondreSupprimerSinon, je remarque que ces textes datent pour la majorité de cet été. J’attendrai un peu pour voir vos analyses sur les gilets jaunes, mouvement que vous avez évoqué dans ses débuts avec un peu, m’avait-il semblé, de complaisance.